Le 14 mars, Open AI annonce la sortie de la dernière version de ChatGPT : GPT-4. Encore plus intelligent et maintenant doté de la vision, il n’a pas fini d’être mis à toutes les sauces.
Eh oui, depuis novembre dernier cette petite révolution de l’Intelligence Artificielle ne laisse personne indifférent. En plus de faire la conversation, ce modèle de langage naturel est capable de générer du contenu rédactionnel créatif et cohérent. Mais aussi d’écrire des lignes de codes ou de résoudre des problèmes de développement.
Alors, qu’est-ce que cela implique pour le SEO ? Va-t-il venir mettre son grain de sel pour aider à l’amélioration de nos stratégies de référencement ? Ou bien va-t-il gentiment pousser rédacteurs Web et autres acteurs du Content Marketing à rendre leur tablier ?
Connaitre les limites de ChatGPT
Avant de mettre tous vos œufs dans le même panier, il est important de connaitre les limites de cet agent conversationnel.
1. ChatGPT ne crawle pas le Web.
Si vous espérez avoir des infos toutes fraîches grâce à cette IA vous allez faire chou blanc. Car il n’explore pas le web et se contente de ce qu’il sait déjà.
2. Sa base de données n’est pas à jour.
Il semble que ses sources s’arrêtent en 2021. Mais, comme je n’ai pas trouvé d’informations précises sur le sujet, j’ai préféré arrêter de me mettre la rate au court bouillon et lui poser la question directement. Voici sa réponse :
“En tant qu’assistant virtuel, je n’ai pas accès en temps réel aux informations sur les mises à jour de ChatGPT. La dernière version publiquement disponible de ChatGPT à ma connaissance est GPT-3, qui a été publiée en juin 2020 et qui a été mise à jour à plusieurs reprises depuis cette date. Cependant, les informations précises sur la date de la dernière mise à jour de la base de données de ChatGPT sont confidentielles et ne sont pas accessibles au public.”
Il semble qu’il ait loupé la mise sur le marché de GPT 3.5 et GPT-4…
3. Ses informations ne sont pas fiables.
Eh oui, ChatGPT raconte des salades et, souvent, avec un aplomb incroyable. Il n’hésite pas à inventer des faits pour répondre à vos demandes. Comme dans ces exemples cités par Numerama.
D’ailleurs, OpenAI reconnait à propos de sa toute dernière version : “GPT-4 présente des risques similaires à ceux des modèles précédents, tels que la génération de conseils nuisibles, de code bogué ou d’informations inexactes”.
Donc, pensez bien à toujours vérifier ses propos.
4. Son langage naturel n’est pas toujours si naturel.
ChatGPT a tendance à abuser des locutions telles que “en outre”, “en résumé”…
Certes ce n’est pas imbuvable, mais ça manque considérablement de naturel. Et il n’y va pas toujours avec le dos de la cuillère en termes de répétitions.
Il est toutefois très probable que, dans l’avenir, ces quelques lacunes, pour l’instant assez rébarbatives, soient corrigées. Mais, en l’état, il peut déjà se montrer très utile.
Rédiger du contenu SEO avec ChatGPT ?
Je suppose que comme moi, vous avez déjà tenté d’avoir une conversation avec cette intelligence artificielle. Ou même de lui faire écrire un poème. Il peut, en effet, se montrer très créatif ; mais pour lui faire rédiger un article complet, c’est une tout autre limonade. Contenu peu intéressant, données erronées ou carrément fantaisistes, risque de Duplicate content… Bref ! La mayonnaise ne prend pas.
ChatGPT, votre assistant rédacteur
Mais, il ne faut pas cracher dans la soupe. ChatGPT est très utile pour jouer les assistants virtuels dans la rédaction de contenu.
Il peut, par exemple, vous servir quelques bonnes idées sur un plateau : idées de titres ou de mots-clés, ou même des idées de questions que pourrait se poser un persona autour d’un sujet. En clair, il est très pratique pour vous éviter la plage blanche.
Il est également capable de résumer un texte un peu trop long et d’en extraire l’essentiel.
Mais même dans ce rôle d’assistant, il faut le surveiller comme le lait sur le feu et vérifier derrière lui, si vous ne voulez pas que vos lecteurs changent de crèmerie.
Qu’en pense Google ?
Google, quant à lui, ne peut pas véritablement se prononcer contre ce genre de contenu. Surtout après le lancement (raté) de son propre chatbot, Bard.
Google explique donc qu’il ne sanctionnera pas l’utilisation de ChatGPT, tant que la qualité est au rendez-vous. Il en profite pour nous en rappeler la recette. Elle tient en 4 lettres : EEAT. C’est-à-dire, Expertise, Expérience, Autorité et Fiabilité (Trustworthiness en anglais).
Peut-on réellement croire que ChatGPT acquerra un jour l’expérience nécessaire pour atteindre l’EEAT attendu par Google ? Ce deuxième E, cette “Expérience”, est d’ailleurs arrivé comme un cheveu sur la soupe, quelques jours seulement après le lancement de ChatGPT…
Réaliser son audit SEO avec ChatGPT
Quoi qu’il en soit, il ne faut pas faire la fine bouche : ChatGPT peut s’avérer pratique.
Et il peut notamment mettre la main à la pâte pour vous aider dans votre stratégie SEO. Et, même s’il ne remplacera pas la compréhension humaine des besoins des utilisateurs, il est capable de vous assister, sans que vous ayez à débourser un radis (pour le moment).
Analyse de contenu
ChatGPT vous aide à analyser le contenu d’une page Web en identifiant les mots clés et les thèmes pertinents pour le référencement. En deux coups de cuillère à pot, les lacunes sont repérées et vous connaissez les opportunités d’optimisation.
Recherche de mots-clés
Votre nouvel assistant virtuel peut également se montrer avantageux dans le domaine de la recherche de mots-clés en analysant le contenu existant. Mais étant donné qu’il ne crawle pas le web, ça ne vaut pas un radis pour les sujets frais.
Analyse de la concurrence
Dans ce domaine aussi, il va falloir fournir à ChatGPT les contenus de la concurrence afin qu’il les examine. Il peut alors identifier les mots-clés utilisés par vos rivaux afin de vous proposer une meilleure stratégie SEO.
Optimisation de la structure de la page
ChatGPT vous aide aussi à optimiser la page en analysant la structure existante et en fournissant des suggestions pour l’optimisation de la balise <title>, de la balise <meta>, des titres de section, et des balises de structure de données.
Mais, vous l’avez compris, si vous voulez pousser le bouchon un peu plus loin avec ChatGPT, il va falloir attendre qu’il soit mis au goût du jour. Pour l’instant, cet assistant est utile, à condition bien sûr, de savoir lui parler.
Quelques conseils pour des prompts efficaces
Essayer d’obtenir les bonnes réponses se révèle parfois chronophage. Pour l’avoir expérimenté dans des contextes différents, j’ai eu, de temps en temps, l’impression d’être roulée dans la farine. Alors si vous voulez des réponses claires comme de l’eau de roche, vous devez être très compréhensible.
Soyez attentif à votre ponctuation, mais aussi aux tournures de phrase.
Donnez autant de précisions que possible, comme si vous parliez à un assistant. Expliquez-lui par le menu ce que vous attendez de lui. Et affinez vos questions au fur et à mesure de ses réponses.
Ne perdez pas une miette des progrès de ChatGPT
Vous l’avez sûrement compris, à l’heure actuelle, ChatGPT n’est pas vraiment ma tasse de thé. J’ai quelques fois eu du bol et obtenu une aide certaine. Mais j’ai aussi perdu pas mal de temps à poireauter devant ses bugs liés à l’afflux trop nombreux d’utilisateurs, ou à vérifier ses infos en me demandant si c’était du lard ou du cochon.
Je vous conseille de faire votre popote SEO avec les outils incontournables du marché comme Ubersuggest, Ranxplorer ou Semrush par exemple, qui eux, explorent le net et sont actualisés. Payants, mais actualisés !
Cependant, il est certain que ChatGPT n’en est qu’à ses balbutiements. Il va s’améliorer, devenir très performant et risque de modifier en profondeur notre façon de travailler. Il faut donc s’adapter. Mais il faudra payer l’addition.
Besoin d’un SEO aux petits oignons ?